Rendez-vous confidence |Alexis-Austin

Ce film était plutôt gore que flippant, mais le suspens remplacé a merveille le flippant en arrivant à me faire stresser, et puis il y avait pas mal de scène qui faisait sursauter, pas par peur mais par surprise.
Je me souvient d'un film d'horreur que j'avais vu plus jeune, j'étais tellement flippé que j'étais resté paralysé sur mon siège, une trouille totale, et pendant deux semaines je n'ai rêvais que de ça. Il n'y a pas beaucoup de film pour faire cette effet là.
Mais pour le coup j'étais quand même un peu flippé, et lorsque Austin avait pris ma main je dois bien avouer que ça m'avait rassuré, j'aurais peut-être mieux fait de choisir un autre film, mais ce n'était pas un mauvais film et je n'allais pas regretter mon choix, il ne faut jamais regretter ses choix.
Je piochais moi aussi dans le pot de pop-corn de temps à autre, avec ma main libre.
Nous étions resté ainsi durant tout le film, un bon moment comme j'aurais voulu en vivre avant, j'ai l'impression de revivre mon adolescence en fait, de rattraper ce que je n'ai pas eu l'occasion de faire. A la fin du je lachais sa main, me levais, et nous partions de la salle.
C'était juste génial.
Je souris a Austin, ouaip un super moment.

Austin me dit qu'on remettra ça, et je n'ai pas d'autres intention que celle-ci.
Bien volontiers oui.
La lumière m'avait effectivement éblouis sur le coup, surtout sous un tel soleil. En plus j'avais les yeux plus fragiles que bien des gens, des yeux sensibles au changement de lumières et aux lumière éblouissante. Autant dire que le soleil et le sable de Miami faisait souffrir mes yeux quand, comme aujourd'hui, j'avais oublié mes lunettes de soleil. D'ailleurs en parlant de soleil, il commençait a taper bien moins fort.
On retourne tranquillement au country club ?
J'avais pas réellement envie que cette journée se finisse, pouvoir enfin partager mon temps avec un ami était réellement bénéfique, mais j'étais aussi exténué, allez savoir pourquoi, surement le soleil et la chaleur.

Un jour, quelqu'un m'a poussé à prendre conscience que parfois le silence est quelque chose de magique et de bénéfique, petite il y avait eu cet enfant, tellement de passage que je ne pouvais même pas dire qu'il avait été un ami. Il m'avait pris la main, m'avait dit de me taire gentiment, et m'avait emmené près d'un banc dans le parc, sous le regard de nos mères. Il m'avait dit de m'asseoir et de fermer les yeux, puis d'écouter, et que quand j'entendrai la nature plus fort que tout le reste je pourrais rouvrir les yeux et découvrir un monde nouveau. J'avais explosé de rire, et il était parti vexé. Mais j'étais resté sur ce banc, et curieuse j'avais fini par tenté le coup et ce garçon sans le savoir avait changer ma vie. D'une certaine façon il m'a sauvé, parce que c'est ce jour là que j'ai découvert la beauté de la vie, et que j'ai commencé à l'illustrer de diverses façons.
Mais aujourd'hui je n'avais pas la moindre envie de silence, pas là, pas maintenant, et le fait qu'Austin meuble la conversation me rendait ravie. Je n'avais pas envie de perdre mon esprit dans mon imagination, et pas non plus de visualiser des dessins que je pourrais faire, des images j'en avais tant à l'esprit. Non à cet instant je ne voulais que profiter de cette belle amitié que j'avais là.

Les animaux, la nature, c'est mon monde à moi à vrai dire. Je ... m'évade a travers ça.

Je crois que j'avais à la fois peur et envie de lui dire ma plus grande passion, celle qui ne m'appartenait qu'à moi et que je cachais de peur de déplaire, celle qui m'avait toujours permis de me faire un monde à moi, rien qu'à moi.

A vrai dire, je suis ... on dirait surement que je suis une artiste ... mais je suis loin d'être une pro. J'en parle pas vraiment d'habitude mais ... je sais pas ... je trouve ça plutôt ridicule ... J'aurais pas du en parler ...

Je n'arrivais pas à m'exprimer réellement, je ne trouvais pas les mots qui me semblait convenir. Je ne me considérais pas comme une artiste, mais je ne trouvais pas vraiment ça ridicule ... enfin ... je ne sais pas. Bon et puis, j'ai pris énormément de cours et j'ai énormément de talent, mais je suis bien incapable de le reconnaître, je préfère me mentir a moi même en disant que je ne suis pas bien douée. Beaucoup voudrait mon talent pour ce que je fais, mais moi je me trouve médiocre et je ne vois ça que comme une escapade vers un autre monde.

Je regardais le sol après mes paroles lorsque Austin m'arrête, mettant sur mes joues ses mains de façon a me regarder dans les yeux. Et il prononça ces quelques mots : "Calme toi. Tu es géniale." Je me sentais alors un peu ... pas conne non, mais pas très loin. Il a plus confiance en moi que moi même, impensable. Je respirais un grand coup, pour me calmer justement, avant que nous ne nous remettions a marcher, et je ne rajoutais rien à ses mots, ne voyant rien à en dire.

Je suis un peu ce qu'on peut appeler une touche a tout. Mais mon domaine de prédilection c'est le dessin, je trouve ça plus poignant que des photos, je peux m'exprimer à ma façon et y'a tellement de façon de dessiner. Le dessin c'est ma passion depuis que je suis toute petite en fait, plus que tout autre chose.

Je lui souris. Une touche à tout, c'est toujours ce que j'ai été parce que j'avais pas grand chose d'autre pour occuper mes journées, alors j'ai du presque tout essayer. J'ai pris des cours de danse, quelques cours de peinture, un demi-cour de poterie mais j'ai surtout passé des heures en cours de dessin et bien d'autres heures a dessiner de-ci de là, d'une époque j'avais toujours mon calepin sur moi, maintenant je ne le prends que dans mon sac, où quand je sais que je ne vais faire que ça.

Il me dit que sa soeur a un don pour ça, et qu'elle a tentait de l'aider mais que c'était un peu peine perdue, ce qui me fait sourire.

Oh je te donnerais des cours moi, y a tellement de talent en moi je peux partager un peu. Je suis sur que je peux être la meilleure prof qui soit !

Bien sur que je disais ça en rigolant, d'ailleurs cette vanne était surement pour compenser avec le fait que je ne me pensais pas aussi talentueuse que ça ... On est surement toujours trop critique avec sois même ... Je ne sais pas. En tout cas ça restait une simple rigolade, qui d'ailleurs me faisait rire.
Cependant Austin me demande aussi si j'accepterais de lui montrer quelques dessins, et alors je me sens un peu gêné, je n'aime pas ça, je n'ai jamais aimé montrer ce que je faisais, même avec ma mère. J'ai toujours peur que les gens trouvent ça vilain, ou je ne sais pas trop, mais j'ai une appréhension totale et d'habitude j'évite toujours d'avoir à les montrer, par exemple en en parlant pas du tout.

Heu ... Je sais pas trop ... je ... oui pourquoi pas.

Mais il avait ce truc, voila il avait ce truc qui me donne envie de lui montrer ce que je fais, même si j'ai l'impression que ma poitrine va exploser tant je me sens mal a l'aise vis a vis de ça. Oui il a cette sympathie qui me pousse à être incapable de refuser. Il pourrait me demander la lune que je n'arriverais surement pas à lui dire non ...

Bien sur que j'arriverais à te supporter, et je te taperais si tu n'est pas sage.
Je lui fais un clin d'oeil. Bien sur que ça pourrait être de bon moment. Même si de nouveau je ressentais cette appréhension de tout à l'heure. Je n'osais déjà pas dévoiler mon travail, alors réellement lui apprendre, lui montrer ce que je fais. Pour moi c'est comme me mettre à nu, et c'est même plus que ça. Parce qu'à travers de simple crayon j'exprime mes peurs, mes envies, mon amour et ma haine, mes sentiments, mes ressenties. C'est mon être qui s'écoule sur le papier, et non pas une simple encre. Donc oui c'est un effort terrible sur moi même que je fais, et il a bien l'air de le comprendre puisqu'il me prend dans ses bras en m'en remerciant.
Je lui rends son sourire, d'un sourire un peu gêné par la situation, par le fait de me dévoiler comme je en le fait jamais, par cet élan d'affection, par tous quoi. Je n'osais même pas lui dire que ma mère connaissait ma passion mais n'avait presque jamais vu le moindre dessin. De toute façon il n'en verrais que deux ou trois, je n'en avais déjà pas beaucoup et puis je ne me sentais pas d'en montrer plus ... pas maintenant en tout cas.

Ca me parait assez logique d'accepter de te les montrer, je sais que tu ne vas pas me juger, et puis je sais pas ... j'ai confiance.

OUi je sais, j'avais quelque peu menti. Ca ne me paraissait pas logique d'accepter pour lui et pas pour qui que ce soit d'autres, mais aujourd'hui plus rien ne me paraissait logique. Et puis j'avais était incapable de le lui refuser, comme si c'était vitale de dire oui ...

Austin dit qu'il voudrait bien voir ça, il devrait pourtant savoir qu'il ne faut jamais sous estimer une femme non ?
Ne me met pas au défi, je pourrais te faire souffrir.
J'avais tenté de le dire sérieusement, mais c'était peine perdue, comment ne pas rire à ça ? Je me voyais mal lui faire un quelconque mal. Pas par manque de force, mais plutôt par manque d'envie. Je ne me voyais même pas capable de le taper, il était tellement chou et réconfortant. Tellement gentil.

Nous arrivions alors au country club, Austin me disant que je pouvais me confier a lui, et qu'il espère que le fait que je lui montre mes dessins puissent me libérer. J'avais bien conscience que malgré la confiance que j'avais en lui, il y avait des chose que je n'arrivais pas à dire, comme le fait que je me sois fiancé dans un passé proche, et que j'ai était largué violemment. Je ne sais pas pourquoi mais je me sens incapable de le lui dire. Et ils y a d'autres petites choses qui me trottent en tête et que je serais bien incapable d'étaler.
J'hésite un instant, puis me décide à le prendre par le poignet pour qu'il me suive jusqu'à ma chambre.
Je vais t'en montrer tout de suite, sinon je risque de changer d'avis.
Puisqu'il n'émet aucun résistance je le conduit jusqu'à me chambre, que j'ouvre rapidement. En rentrant je pose mon portable et enlève rapidement mes ballerines, puis je laisse Austin à l'entrée de la pièce, allant fouiner dans les tiroirs d'un meuble en face de lui. Il doit y avoir une dizaines de dessins rangés là, dont quelque uns que j'ai ramené avec moi. Je me décide à en prendre trois. Deux paysages de Miami remplis de couleur et un d'un parc, où tout est en noir et blanc sauf deux amoureux assis sur un banc. En sortant le dernier dessin j'aperçois celui d'un endroit noyé de fleur, où j'ai dessiné une rousse de dos, je vous laisse deviner qui sait. Je ne touche pas à ce dessin et décide donc de ne sortir que les trois premiers que j'ai cité.
Je retourne vers Austin et les lui tend un peu tremblante et hésitante. Mais surtout silencieuse.

Ma chambre d'hôtel, et pourtant je n'étais pas ici depuis longtemps, était en désordre ... Mon matériel avait toujours tendance a traîner lorsque j'étais entrain de dessiner quelque chose, et la c'était le cas. En plus de ça j'avais tendance à ne pas trop ranger mes fringues.
Mais quoi qu'il en soit, mes dessins avait l'air de bien plus accrocher sa curiosité que mon bazzart. Ce qui n'est pas plus mal entre nous.
J'étais là, face à lui, et je le regardais mes dessins en main. Partagé par bien des sentiments. Déjà celui de me sentir totalement ridicule, pied nu, dans ma robe légère, planter comme un piqué, a présenter des dessins qui n'en valait pas la peine, à quelqu'un qui me rencontrait tout juste. Et après on se demande pourquoi les gens me fuit, je suis folle il n'y a rien d'autre a chercher.
D'ailleurs je m'attendais à ce qu'il trouve une excuse pour partir le plus tôt possible, mais il ne le fit aucunement ...

Lorsqu'il releva les yeux, et qu'il plongea sont regard dans le mien, les mots qu'il prononça me firent chaud au coeur, vraiment.
J'suis pas vraiment du genre a étaler c'que je fais ... J'suis pas à l'aise avec ça. Mais je suis contente qu'il te plaise.
Le sourire qui s'en suivit était réellement sincère, de toute façon je ne saurais faire autrement, la sincérité est un de mes fondements premier ...
Ma mère en a vu oui, mais très très peu. Et je ne sais pas vraiment ce qu'elle en pense, enfin, c'est compliqué. Mais quoi que je fasse elle en sera toujours fan.
Je lui souris, parce qu'effectivement je pourrais faire des gribouillis que ma mère m'encouragerai a continuer, simplement parce que j'aime le faire et qu'elle aime me voir m'épanouir. Au sujet des dessins on a jamais eu de vrai discussion la dessus, bien sur elle m'a fait des compliments mais je n'ai jamais vraiment pu en parler avec elle. Je crois que je n'ai jamais osé. Elle ne sait pas ce que ça représente, et je suis pas sur qu'elle le sache un jour parce que je suis bien incapable de le lui dire.

Un rire m'avait échappé, un peu nerveux, mais surtout amusé. Comment aurais-je pu penser a aller dans une filière lié a l'art, persuadé de ne pas avoir de talent particulier. Ça ne m'avait a vrai dire jamais ne serais-ce que traverser l'esprit, même si je dois bien avouer que j'aurais préféré ça au travail qui m'occupe aujourd'hui. Non je n'avais jamais pensé a faire de l'art mon gagne pain quotidien, et ce n'était peut-être pas plus mal, puisque de reprendre le flambeau de ma mère, travail qui me semblait éphémère puisque je pouvais viser encore plus prestigieux ( en toute modestie je vous jure ) me permettait de mettre une fortune de côté, et a 23 ans je peux vous promettre que c'est une bénédiction ! Rien que parce que ça me donnait les moyens de dessiner autant que je voulais et dès que j'en avais le temps. D'ailleurs l'arrangement avec mon cousin me le donnait le temps.
Je fis de même qu'Austin et vint poser mes fesses dans mon canapé confortable, beige et soyeux.

Pas une seule fois ça ne m'a traversé l'esprit ! Mais je ne me relancerais dans des études pour rien au monde, surtout pas a 23 ans. Pour tout te dire je ne le crie pas sur tout les toit, pourtant je devrais surement, mais je suis diplômée du Bachelor of Honor ainsi que d'une année de master qui donné aux étudiants ayant une maîtrise dans une spécialisation particulière, en gros. Soit un BAC +5 et qui plus est très prestigieux puisque je suis allé dans les meilleurs établissement. Ça m'ouvre une infinité de porte sur des métiers dont beaucoup rêverait. Pour l'instant je reste a la tête de la société de ma mère, sous arrangement familiale pour ne pas avoir vraiment a travailler et je gagne déjà beaucoup comme ça. Autant te dire que je ne vais pas me relancer dans des études sans sûreté d'avenir, je préfère garder ça à mes heures perdues, une passion qui reste un plus dans ma vie.

Je n'avais peut-être pas eu une enfance très heureuse, une scolarité animé par la jovialité de mes camarades de classes. Mais la plupart de mes professeurs étaient envieux de ma réussite si jeune, de mon avançait dans ce monde. Un jour un prof d'université, lors de ma première année, avait pariait que de son groupe de 33 personnes il n'en retrouverait pas une en bibliothèque un mois après, il avait même soulevé l'idée que si il en trouvait ne serais-ce qu'un il lui donnerait 100 euros. Et un jour il avait du tenir cette promesse. Car alors que tout les autres étudiants partait en boite de nuit, sortait dans les bar, faisait la grasse matinée, moi je ne ratais pas un cours, pas une heure en travaux pratiques, et la bibliothèque m'avait plus vu que ma mère durant ces longues années. Je bossais telle une acharnait, on en voyait peu des gens bosser comme moi, mais je n'avais que ça. Ça et le dessin. J'étais devenue une élève studieuse, sortie avec les honneurs, et adorait de presque tout mes profs. Pas un n'oubliait mon nom je peux vous le jurer, même en amphi il me retenait comme la fille au mille question.

Je ne dirais pas que le monde du business est ma passion première, ni que j'en aurais fait ma carrière si on me l'avais demandé il y a quelques années. Et pourtant j'avais adoré les études, parce que les matières, un fois travaillé pendant des heures, me paraissaient accessible et très intéressante. Pourtant il faut bien avouer que j'ai un peu fuit mon job dans l'entreprise de ma mère, mais bon j'avais besoin de fuir tout mes souvenirs et cet homme qui me hantait si souvent. En tout cas il était hors de question de faire dévier ma vie vers un autre genre de boulot, aussi parce que je sais qu'au fond ça aurait déçu ma mère que je lâche son monde qu'elle avait mis tant de temps a bâtir, pour finalement partir dans un monde solitaire qui n’appartenait qu'à moi. Je sais bien que je n'aurais pas pu la rendre plus fier qu'avec ce diplôme que j'ai pu lui ramener, les yeux remplis de larmes.